C'est une arrestation discrète qui a nécessité une collaboration d'envergure entre les services de renseignement européens. Britanniques, Suisses et Néerlandais ont mené une opération conjointe en mars dernier à La Haye aux Pays-Bas pour arrêter deux espions russes, en possession de matériel visant à pénétrer le réseau informatique d'un laboratoire suisse.
Le laboratoire de Spiez, près de Berne, spécialisé dans l'étude des menaces nucléaires, bactériologiques et chimiques est un lieu hautement sensible, qui enquête entre autres sur l'usage d'armes chimiques par le régime syrien, et sur le Novichock, ce fameux agent neurotoxique au coeur de l'affaire Skripal.
L'arrestation a été confirmée par le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, mais le quotidien suisse Tages-Anzeiger et le journal néerlandais NRC qui ont révélé cette affaire, ne livrent pas de détails sur l'identité des deux hackers russes, ni pourquoi ils se trouvaient alors aux Pays-Bas, ou quel pouvait être l'objectif précis de leur activité d'espionnage. Ils ont été renvoyés en Russie, mais Moscou n'a pour l'instant pas émis de commentaire.