Avec notre envoyée spéciale à Stockholm, Juliette Gheerbrant
Un piano, quelques jolies tables, c’est dans un local du quartier de Söderberg qu’Ingrid, architecte suédoise, est venue rencontrer Sible, réfugiée érythréenne. Toutes deux sont avec leurs enfants.
Ingrid trouve qu’il n’y a pas assez de mixité sociale à Stockholm : « C’est vraiment frappant, c’est très blanc dans le centre-ville et dans les banlieues il y a des quartiers où il n’y a que des immigrés ».
Sible est arrivée d’Asmara il y a 8 ans. Tous les jours, elle voit ses amis d’Erythrée, « reste en terrain connu ». A Kompis, « avec des amis suédois, on apprendra davantage de choses », pense-t-elle.
La montée de l'extrême droite, Sible ne s’en préoccupe pas. En revanche Elina Blomberg, responsable de l'association, est inquiète. Mais elle a perçu un changement dès que le gouvernement a décidé de restreindre l’accueil des réfugiés, fin 2015.
Cette année-là, « il s’est vraiment passé quelque chose et on en voit encore les effets aujourd’hui ». Auparavant, de nombreux Suédois « venaient, qui voulaient rencontrer des étrangers ». Mais, après le « pic » de 2015, où le pays avait pris en charge 160 000 personnes, « c’est devenu plus dur de trouver des gens, c’est vraiment triste ».
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Ce qui n'empêche pas Chadli de rester optimiste. Il « pense que la Suède va continuer à accueillir tout le monde. Et nous devons travailler ici, pour que ce pays aille toujours mieux ». Enseignants syriens, Chadli et sa femme Dilma ont été relocalisés par l’ONU il y a 6 mois et « ça se passe très bien », expliquent-ils.