Avec notre correspondante à Rome, Anne Tréca,
En Sicile, les passagers du Diciotti ont tous été enregistrés et leurs empreintes digitales répertoriées. Ils devaient être acheminés dans toute l’Italie, à Florence, à Bologne. Certains sont déjà à Turin.
Mais, au cours de leurs transferts d’un centre d’accueil à l’autre, certains migrants ont disparu. D’abord à deux, puis à trois, chaque jour ils sont plus nombreux. Au moins 50 des 144 rescapés du Diciotti se sont volatilisés. Quelques Comoriens, des dizaines d’Erythréens, tous ne sont pas encore identifiés.
Selon l’Eglise, en charge de leur hébergement, ils ont choisi de partir - c’est leur droit et personne ne le conteste - probablement pour remonter vers les pays du Nord. Mais les organisations catholiques dénoncent aussi une autre raison pour les migrants d’avoir déserté les centres d’accueil : la peur de sortir de l’Union européenne.
En vertu de l’accord passé par l’Italie au moment du débarquement, une vingtaine de personnes devaient être transférées en Albanie, selon des procédures que le ministère italien de l’intérieur est incapable de clarifier. Dans le doute et la crainte d’une destination forcée, ils ont préféré reprendre la route. Dans la clandestinité.