Avec notre envoyée spéciale à Chemnitz, Nathalie Versieux
Le défilé s'est mis en route avec une heure de retard vers 18h00. Plusieurs milliers de personnes vêtues de noir arborant des drapeaux noirs rouges et or, les couleurs du drapeau national, silencieux, conformément aux consignes des organisateurs, ont répondu à l'appel du parti d'extrême droite AfD et du mouvement anti-islam Pegida.
Chemnitz est une ville morte ce samedi. La plupart des commerces sont fermés, peu de badauds dans les rues. Le dispositif policier est impressionnant : 1 200 agents de l'ordre sont là. Les engins lance eau sont parqués dans les rues adjacentes, un hélicoptère survole le centre-ville.
La cavalerie est là, scène improbable que de voir un escadron de police montée traverser les blocs d'immeubles de type soviétique du centre-ville.
La police s'efforcera de strictement séparer les manifestants d'extrême droite des quelques centaines de jeunes contre-manifestants pour éviter que se répètent les scènes de violence de lundi dernier, quand des étrangers ont été poursuivis dans les rues de la ville par des néonazis.
■ « Ce meurtre aurait dû être évité »
Ivo, 40 ans, ingénieur et ancien électeur des Verts a rejoint l'AfD voici un an et demi, pour protester contre la politique d'asile d'Angela Merkel. Il explique pourquoi il est venu manifester.
« Cet homme a été assassiné par quelqu'un dont on sait qu'il avait déjà eu affaire avec la justice. A nouveau un de ces cas typiques de personnes qui auraient dû être de longue date expulsés, commente Ivo. Ce meurtre aurait dû être évité. La première raison pour laquelle je suis ici c'est donc mon insatisfaction totale envers la politique de l'asile. La deuxième raison, c'est qu’en tant que membre du parti AfD, je trouve très bien qu'on fasse cette manifestation sous forme de marche silencieuse. On montre ainsi que nous ne sommes pas radicaux. Nous nous voyons, mes amis de l'AfD de Chemnitz et moi, comme des représentants du milieu de la société. Je ne me vois pas comme étant de droite, je défends la Constitution et les droits fondamentaux. »
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