L'herbe a grillé depuis longtemps dans les prairies d'Allemagne, de Grande-Bretagne et de Suède. Mais la sécheresse prolongée étend ses dégâts. Même dans le Massif central, le château d'eau de la France, témoigne à l'AFP un agriculteur inquiet, « il n'y aura pas de deuxième coupe d'herbe ».
Dans toute l'Europe, les éleveurs ont déjà commencé à distribuer le foin, l'herbe séchée à la fin du printemps qu'ils auraient dû conserver pour l'hiver. Et la spéculation grandit autour de la paille, que l'on doit normalement mélanger au foin. La tonne peut atteindre 100 euros soit 40 % de plus que l'an dernier.
Si l'on ajoute les récoltes catastrophiques de céréales, et notamment de blé fourrager - 30 à 60 % de moins en Suède, en Allemagne et aux Pays-Bas - le prix des aliments du bétail va durablement flamber.
Répercution sur le prix de la viande
Plutôt que d'encaisser ces coûts supplémentaires, les éleveurs européens ont déjà commencé à expédier leurs vaches à l'abattoir. C'est donc maintenant la dégringolade des prix de la viande qu'ils redoutent.
L'Allemagne a déclenché un plan d'indemnistion de 340 millions d'euros pour ses agriculteurs, la Suède l'équivalent de 117 millions. La Commission européenne a promis un versement anticipé de ses aides et autorisé l'utilisation des jachères en fourrage.