De notre correspondant à Istanbul, Alexandre Billette
Les sanctions n’auront peut-être pas d’effet concret pour les deux ministres, qui a priori n’ont pas de propriété aux Etats-Unis, mais l’annonce américaine suscite l’unanimité ou presque contre elle en Turquie. Les ministres de Recep Tayyip Erdogan parlent de mesures inutilement agressives, le président lui avait dénoncé auparavant le ton menaçant, une mentalité « sioniste et évangéliste » de la part de Washington dans cette affaire.
Ce jeudi matin, la presse turque largement acquise au pouvoir parlait d’un scandale américain après l’annonce de ces sanctions, une « rupture historique » pour le quotidien d’opposition Cumhurriyet.
Au Parlement l'opposition aussi dénonce les mesures prises par Washington. Le parti kémaliste CHP et le Bon parti de Meral Aksener ont signé avec la coalition au pouvoir une déclaration conjointe de solidarité contre les menaces américaines. Un responsable du Bon parti appelle même à répliquer en annulant le contrat géant de la Turkish Airlines avec Boeing et la saisie de la Trump Tower, un gratte-ciel du centre-ville d’Istanbul.