Il est bien de revenir au dialogue avec les Américains. Le ministre français de l’Economie ne peut pas dire le contraire, lui qui plaide en ce sens depuis plusieurs mois. Mais Bruno Le Maire, dans une déclaration transmise à l’Agence France Presse, va plus loin, il réclame des clarifications immédiates sur les mesures adoptées à la Maison Blanche.
« Une bonne discussion commerciale ne peut se faire que sur des bases claires. Elle ne peut être conduite sous la pression », a affirmé le ministre des Finances français qui refuse l’idée de Washington d'un accord global. « Nous ne voulons pas entrer sur la négociation d'un grand accord dont nous avons vu les limites avec le TTIP », l'accord à propos duquel les discussions entre Bruxelles et l'administration de Barack Obama avaient échoué il y a deux ans, a prévenu Bruno Le Maire.
Du fait des normes européennes, pas question pour le locataire de Bercy que l’agriculture entre dans la discussion, sachant les concessions sur le soja faites à Donald Trump. Bruno Le Maire demande au contraire que soit inclus l’accès aux marchés publics américains pour les entreprises européennes.
L'Allemagne heureuse, la BCE prudente
Au contraire, Berlin a jugé « constructif » le résultat de la rencontre entre Donald Trump et Jean-Claude Juncker. Alors que le secteur automobile emploie quelque 800 000 personnes en Allemagne, « la menace des tarifs douaniers automobiles est écartée », se réjouit le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas. « Nous nous sommes aussi mis d'accord pour travailler ensemble contre les pratiques commerciales injustes et pour une réforme de l'OMC », a-t-il ajouté.
Plus nuancé, Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne, a jugé que l'entretien est un « bon signe », mais qu'il est « trop tôt » pour crier victoire. La BCE estime notamment que « la menace du protectionnisme reste importante ».