Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
A Belfast, Theresa May a lancé un message clair au bloc européen : le Royaume-Uni a fait des compromis, c'est maintenant au tour de Bruxelles d'assouplir sa position. Sous le regard sans concession du petit parti nord-irlandais DUP qui lui assure une majorité au Parlement et la survie de son gouvernement, Theresa May a soudain rejeté, après l'avoir acceptée en décembre dernier, une solution en forme de « filet de sécurité » qui verrait l'Irlande du Nord rester étroitement alignée sur le marché unique de l'UE et sur l'union douanière.
Or pour la Première ministre, cette solution créerait une frontière de fait entre l'Irlande du Nord et le reste du Royaume-Uni et est inacceptable. Et Theresa May de mettre à nouveau en avant son « livre blanc » sur le Brexit. Un texte controversé qui propose de négocier des liens commerciaux les plus étroits possible avec l'UE pour notamment éviter de rétablir une frontière avec des douanes entre les deux Irlande.
Réponse de Bruxelles par la voix de son négociateur en chef Michel Barnier : le livre blanc britannique ouvre la voie à « une discussion constructive », mais risque d'affaiblir le marché unique et beaucoup de questions demeurent... Le bras de fer est donc en passe de se poursuivre tout l'été avec la menace brandie des deux côtés d'un départ sans aucun accord conclu.