Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Le feu nourri de critiques a commencé lors de la dernière séance de questions au Premier ministre avant les vacances parlementaires : « A quel moment a-t-il été décidé que Brexit voulait dire rester ? », a demandé avec colère une députée conservatrice eurosceptique.
Prise de court, Theresa May a insisté sur le fait qu'il fallait trouver un accord « viable » et que son livre blanc tant décrié depuis quelques jours était un compromis réaliste que l'Union européenne était déjà en train d'examiner.
Un point de vue que partage pourtant de moins en moins de députés notamment pro-européens qui accusent leur leader d'avoir consenti d'importantes concessions aux Brexiters et d'avoir ainsi tué dans l'oeuf son projet de compromis.
Theresa May en est d'ailleurs parfaitement consciente puisqu'elle a réaffirmé que Londres était prêt à quitter le bloc européen sans accord et que cette option était activement étudiée.
Mais au même moment son adversaire et ex-ministre des Affaires étrangères, Boris Johnson expliquait les raisons de sa démission au Parlement. L'occasion pour lui d'attaquer violemment Theresa May : « Il n'est pas trop tard pour sauver le Brexit », selon Boris Johnson qui a enjoint la dirigeante de revenir à sa version originelle d'une Grande-Bretagne « forte, indépendante et souveraine », faisant planer la menace d'un vote de défiance et d'une possible destitution si ses lignes rouges n'étaient pas restaurées.