avec notre correspondant à Bruxelles, Quentin Dickinson
Et les avis sont partagés, non sur le contenu – clairement inacceptable en l’état – mais sur la réponse à y apporter. On comprend bien ici que ce texte est le fruit d’efforts surhumains de la part de Theresa May pour imposer un consensus a minima entre ses ministres et les parlementaires de son parti, et personne parmi les dirigeants de l’UE ne souhaite sa chute, synonyme d’une sortie du Royaume-Uni de l’UE sans accord aucun.
Mais, d’un autre côté, on estime qu’il faut se dire franchement les choses.
Car les propositions de Londres ne prévoient qu’un accord de libre-échange couvrant seulement les marchandises – alors que les services représentent aujourd’hui près de 80 % de l’économie britannique.
De plus, il y est prévu une instance de règlement de litige supérieure à la cour de Justice de l’UE, une impossibilité juridique. Et la fin de la libre-circulation des personnes est explicitement énoncée, ce qui ne peut guère être présenté comme un progrès. Enfin, le double régime douanier suggéré paraît complexe et, à l’usage, inefficace et ouvert à tous les trafics.
Il reste aux Européens trois jours pour se faire un avis sur le Livre blanc : lundi, le nouveau négociateur britannique Dominic Raab débarque à Bruxelles, chez Michel Barnier, en charge des négociations côté Union européenne.