Avec notre correspondant à Moscou, Daniel Vallot
Avec cette réforme, l’âge de départ à la retraite doit passer de 55 ans à 63 ans pour les femmes, et de 60 à 65 ans pour les hommes. Une réforme injuste aux yeux de Nina et d’Anya, deux institutrices aujourd’hui à la retraite.
« Je pense que c’est une mauvaise décision, dit Nina. Moi j’ai travaillé comme prof et je n’aurais pas pu continuer, c’était trop dur physiquement. »
« La vie est courte, vous savez, ajoute Anya. Tout ce qu’on fait, c’est bosser. Et après nous devons aider pour l’éducation de nos petits-enfants, y compris financièrement. »
Cette réforme très impopulaire en Russie a été annoncée le 14 juin dernier. Ce jour-là débutait la Coupe du monde de football. Pour cet habitant de la capitale russe, il est évident que le gouvernement a voulu profiter de l’évènement pour faire passer la réforme : « Je pense qu’ils ont fait exprès pour que ça passe inaperçu et pour que personne n’aille ensuite dans les rues pour manifester ou pour s’opposer à la réforme. »
L’âge de départ à la retraite en Russie est l’un des plus bas au monde. Mais bien souvent, les hommes et les femmes continuent de travailler pour compléter une pension ridiculement basse : quelques centaines d’euros en moyenne. C’est pour cette raison que cette réforme suscite l’indignation d’une grande partie de la population russe.