Avec notre correspondant à Moscou, Etienne Bouche
Le gouvernement espérait sans doute que l'annonce se retrouve noyée dans la ferveur sportive. Ces derniers mois, la presse russe se faisait l'écho des tractations sur ce sujet très sensible.
La réforme évoquée jeudi 15 juin par Dmitri Medvedev revient sur un acquis social inchangé depuis 1932. Elle prévoit un relèvement progressif de l'âge de départ à la retraite, jusqu'à présent fixé à 55 ans pour les femmes et 60 ans pour les hommes. Avec cette réforme il passera à 63 ans pour les femmes en 2034 et 65 ans pour les hommes en 2028.
Par cette annonce, le gouvernement a levé un tabou. Vladimir Poutine avait toujours pris soin de différer cette décision encouragée par les économistes libéraux et les démographes.
Les effets de la crise démographique des années 1990 se ressentent en Russie, le pays manque de jeunes travailleurs tandis que l'espérance de vie progresse depuis une vingtaine d'années. Elle reste néanmoins faible : un peu plus de 66 ans pour les hommes, un peu moins de 70 pour les femmes.
Le gouvernement assure que cette réforme permettra une augmentation des pensions. Leur montant est très bas en Russie, ce qui contraint de nombreux retraités à continuer de travailler au-delà de l'âge légal.