Espagne: vers un dégel entre Madrid et Barcelone?

Samedi 2 juin, deux éléments presque concomitants se sont produits : à Madrid, en présence du roi, le socialiste Pedro Sanchez prenait possession de sa fonction du nouveau chef du gouvernement. A Barcelone, le sécessionniste Quim Torra faisait de même comme nouveau chef de l'exécutif régional de Catalogne. Une scène qui fait penser à un dialogue entre les deux parties ?

Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau

Après des mois de confrontation, de paroles musclées et de menaces, va-t-on enfin assister à un rapprochement, voire à une entente, entre le pouvoir central à Madrid et les séparatistes catalans dont les principaux leaders se trouvent ou bien en prison ou bien réfugiés à l'étranger pour échapper à la justice ?

Cette question, tout le monde se la pose aujourd'hui, la plupart avec l'espérance que l'intronisation de Pedro Sanchez va modifier en profondeur l'actuelle relation hostile entre Madrid et Barcelone. Dans son discours d'investiture, le chef de file socialiste a promis de se montrer davantage conciliant avec les dirigeants sécessionnistes qui veulent divorcer de l'Espagne de façon unilatérale.

De son côté, Quim Torra s'est ouvertement réjoui de la chute du conservateur Rajoy, qui a mis sa région sous tutelle et qui « n'a jamais voulu dialoguer ». Pour autant, il y a des raisons d'être prudents. Le leader catalan a aujourd'hui fait placer une pancarte en faveur des prisonniers politiques, « en référence à ses compagnons incarcérés pour rébellion contre l'Etat espagnol ».

Quant à Pedro Sanchez, il a dit qu'il ne s'écarterait pas de la Constitution espagnole, une Constitution que les séparatistes catalans ont violée et qu'ils disent ne pas non plus vouloir respecter à l'avenir. Reste que désormais il existe au moins la possibilité que les deux camps s'assoient à la même table pour parler et négocier.

 

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