Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir
Le déplacement en Sicile de Matteo Salvini est un acte symbolique, il veut démontrer qu’il sera un ministre de terrain, hyperactif et présent sur les lieux les plus sensibles. Mais ses ambitions ont de quoi faire frémir les associations humanitaires. Il demande un bon coup de ciseaux dans les dépenses pour l’accueil des migrants, évaluées actuellement à 5 milliards d’euros.
Il veut aussi restreindre les activités des bateaux des ONG au large de la Libye, en leur interdisant de débarquer dans des ports italiens. Il entend rapatrier des milliers de migrants illégaux et contrôler toutes les frontières.
Renouer avec la réalité
Cela dit, le nouveau ministre de l’Intérieur va devoir faire ses comptes avec la réalité. Contrôler 8 000 km de côtes en Italie, c’est une mission impossible. Renvoyer chez eux tous les clandestins c’est un projet très coûteux et qui exigerait moins de résistance de la part des pays d’origine.
Et puis, réduire drastiquement les fonds destinés aux demandeurs d’asile, ce n’est pas la solution pour garantir davantage d’ordre et de sécurité en Italie.