Espagne: les nationalistes basques permettent le vote du budget

Après des mois d’échauffourées, de polémiques et de blocages, le gouvernement de Mariano Rajoy, minoritaire à la chambre des députés, est parvenu à faire adopter ce mercredi le budget annuel grâce à la décision du PNV (Parti nationaliste basque) de soutenir ce budget. Le projet de loi va désormais être examiné par le Sénat, mais sans risque pour le Premier ministre dont le Parti Populaire (PP) dispose d'une majorité absolue à la chambre haute. C’est un énorme soulagement pour le leader conservateur. Le pays était bloqué et son exécutif montrait son impuissance. Reste une inconnue importante : la Catalogne.

Avec notre correspondant à Madrid,  François Musseau

Les nationalistes basques réservaient jusqu’alors leur feu vert au budget annuel pour une raison simple : depuis octobre 2017, la Catalogne a été mise sous tutelle par le gouvernement Rajoy, du fait du défi des sécessionnistes voulant forcer un divorce avec l’Espagne.

Or les nationalistes basques du PNV refusent cette mise sous tutelle, considérant que c’est une situation peu démocratique. Ceux-ci ont donc finalement changé de décision, estimant que ce contrôle de la Catalogne va bientôt prendre fin puisque, disent-ils, Madrid ne peut empêcher un nouveau gouvernement régional séparatiste en Catalogne.

Bien entendu, les nationalistes basques gagnent beaucoup au change. Ce soutien va leur permettre de préserver toute leur influence sur les décisions du gouvernement Rajoy, et va supposer 60 millions d’euros supplémentaires pour des projets au Pays basque, comme le train rapide.

Seul inconvénient pour Rajoy : cet appui est conditionné à une légère augmentation des retraites, ce qui concrètement va signifier que le déficit espagnol atteindra à la fin de l’année au moins 2,7% du PIB. Soit 5 points de plus que ce qu’exige Bruxelles et l’Union européenne.

Partager :