Catalogne: l’élection de Torra fait craindre un nouvel affrontement avec Madrid

Ce lundi 14 mai, cinq mois après les élections législatives de décembre qui avaient vu la courte victoire du camp séparatiste, la Catalogne compte enfin un nouveau chef de l’exécutif, après la fuite de Carles Puigdemont, désormais à Berlin afin de fuir la justice espagnole qui l’accuse de « rébellion » et de « sédition ». Il s’agit de Quim Torra, 55 ans, aucune expérience politique, écrivain, éditeur, avocat. Il est le 131e président de la Generalitat, l’exécutif régional de Catalogne basé à Barcelone.

Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau

Un nouvel affrontement entre Barcelone et Madrid, entre les séparatistes catalans et le gouvernement national dirigé par Mariano Rajoy ? Beaucoup le craignent. En particulier de par la personnalité du nouveau président de la turbulente région de Catalogne : férocement nationaliste, sécessionniste convaincu, détestant l’Espagne, et considérant que le divorce est à la seule solution avec une nation qui « vole et spolie la riche Catalogne ».

Quim Torra est un radical qui estime que la Catalogne vit sous le joug espagnol depuis trois siècles et qu’il faut se libérer de ce joug une bonne fois pour toutes. C’est pourquoi l’inquiétude est omniprésente en Espagne. Tous craignent que le nouveau pouvoir catalan ne pense qu’à déclarer l’indépendance de manière unilatérale au mépris des lois et de la Constitution espagnoles.

Pour l’heure, Mariano Rajoy parle de dialogue avec Quim Torra. Mais ce dernier sait qu’il dispose de la majorité absolue au Parlement régional à Barcelone, et il n’a absolument pas envie de se rapprocher de Madrid. Nous vivons un moment d’exceptionnalité a dit et répété Quim Torra. Il y a deux logiques opposées, deux camps qui pour l’instant ne veulent pas s’entendre. De l’avis général, l’élection de Quim Torra est le prélude à un nouvel affrontement entre séparatistes catalans et le pouvoir central.

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