Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau
Un nouvel affrontement entre Barcelone et Madrid, entre les séparatistes catalans et le gouvernement national dirigé par Mariano Rajoy ? Beaucoup le craignent. En particulier de par la personnalité du nouveau président de la turbulente région de Catalogne : férocement nationaliste, sécessionniste convaincu, détestant l’Espagne, et considérant que le divorce est à la seule solution avec une nation qui « vole et spolie la riche Catalogne ».
Quim Torra est un radical qui estime que la Catalogne vit sous le joug espagnol depuis trois siècles et qu’il faut se libérer de ce joug une bonne fois pour toutes. C’est pourquoi l’inquiétude est omniprésente en Espagne. Tous craignent que le nouveau pouvoir catalan ne pense qu’à déclarer l’indépendance de manière unilatérale au mépris des lois et de la Constitution espagnoles.
Pour l’heure, Mariano Rajoy parle de dialogue avec Quim Torra. Mais ce dernier sait qu’il dispose de la majorité absolue au Parlement régional à Barcelone, et il n’a absolument pas envie de se rapprocher de Madrid. Nous vivons un moment d’exceptionnalité a dit et répété Quim Torra. Il y a deux logiques opposées, deux camps qui pour l’instant ne veulent pas s’entendre. De l’avis général, l’élection de Quim Torra est le prélude à un nouvel affrontement entre séparatistes catalans et le pouvoir central.