L'organisation séparatiste basque ETA annonce sa dissolution dans une lettre

L'organisation séparatiste basque ETA annonce avoir « dissous toutes ses structures » après des décennies d'attentats meurtriers, dans une lettre datée du 16 avril publiée mercredi 2 mai par le journal en ligne espagnol eldiario.es.

ETA, qui a été le cauchemar de l'Espagne pendant des décennies, ne veut pas disparaitre dans l'anonymat. Au contraire, ses dirigeants entendent faire savoir au plus grand nombre de gens possibles, à l'étranger aussi, que « leur cycle historique se termine ». Autrement dit, il s'agit de la fin réelle, définitive, sans marche arrière, de la dernière organisation terroriste existant sur le sol européen. La théatralisation de cette dissolution devrait d'ailleurs avoir lieu à Cambo-les-Bains, près de Bayonne, en France, ce vendredi 4 mai, rapporte notre correspondant à Madrid François Musseau.

« L'ETA a décidé de mettre fin à son cycle historique et à sa fonction, mettant un terme à son parcours. En conséquence, l'ETA a dissous complètement toutes ses structures et considère son initiative politique terminée », affirme cette lettre écrite en basque et portant l'emblème de l'organisation, un serpent enroulé autour d'une hache.

« C'est une lettre que ETA a envoyée à des personnalités et des organisations qui ont participé il y a sept ans à la déclaration de Aiete », une initiative internationale qui a débouché en octobre 2011 à l'abandon définitif de la violence par l'organisation clandestine, a expliqué cette source.

829 morts et des milliers de blessés

Elle est destinée à assurer à ces personnalités, dont l'ancien secrétaire général de l'ONU Kofi Annan, que sa décision de se dissoudre est ferme, a-t-il ajouté. ETA, formée en 1959 sous la dictature de Francisco Franco, a fait au moins 829 morts et des milliers de blessés dans une campagne d'attentats en Espagne et en France pour l'indépendance du Pays basque et de la Navarre de 1968 à 2010.

Dans sa lettre, ETA affirme cependant que Euskal Herria, le territoire dont elle réclame l'indépendance, reste « en conflit avec l'Espagne et la France ». « Le conflit n'a pas commencé avec l'ETA et ne se termine pas avec la fin du parcours de l'ETA », affirme-t-elle.

Le gouvernement Rajoy, à Madrid, se réjouit de cette dissolution mais entend pouvoir la confirmer dans les faits. De leur côté les association des victimes d'ETA sont en colère. Elles souhaitent que les séparatistes reconnaissent pleinement l'inutilité de décennies d'attentats et affirment qu'aujourd'hui il reste 358 assassinats commis par les terroristes qui n'ont toujours été élucidés.

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