Avec notre envoyée spéciale à Erevan, Anastasia Becchio
Les premières actions ont déjà commencé ce mercredi matin ; la route qui mène à l’aéroport d’Erevan est bloquée par les manifestants dont les rangs grossissent. Il y a là des personnes de tous âges et l’ambiance est pacifique, même si par moments, il y a des explications animées avec les forces de police, qui viennent de recevoir des renforts.
Les étudiants qui désertent les universités depuis désormais plus de deux semaines ont aussi commencé à bloquer des artères de la ville. Des avocats manifestent devant le ministère de la Justice et empêchent les fonctionnaires d’y accéder.
Dans une ambiance pacifique, la capitale a été paralysée
Les principales artères d’Erevan sont bloquées, notamment la principale voie qui mène à la mairie. Il y a là des gens de tous âges : beaucoup de jeunes, mais aussi des retraités. En une heure, ils ont laissé passer deux voitures : un taxi transportant une femme enceinte et une voiture de médecins. « Aucun autre véhicule ne doit passer, explique Manvel, on doit les empêcher de travailler », dit-il en pointant le doigt vers le bâtiment de la mairie. Quelques personnes y pénètrent, mais l’activité semble tourner au ralenti.
Suite au vote du Parlement mardi 1er mai, les manifestants restent déterminés à poursuivre leur action. « Nous n’avons rien à perdre », explique une jeune femme sans emploi depuis des années et qui vit grâce à l’aide de ses proches partis aux États-Unis. Pourtant, deux policiers sont présents et discutent avec les manifestants. L’ambiance reste pourtant calme : les partisans de Nikol Pachinian ont reçu comme consigne de rester pacifiques.
Nouvel objectif : paralyser le pays et faire pression sur la majorité
Après sa défaite au Parlement, Nikol Pachinian est venu parler à la foule réunie sur la place de la République. Il a appelé ses partisans à bloquer les points et les axes stratégiques, les routes, les gares, le métro… Objectif : paralyser le pays pour faire pression sur le Parti républicain, visiblement pas prêt à lâcher du lest.
Nikol Pachinian n’a donc pas réussi à se rallier les voix qui lui manquaient à l’issue d’une session qui a duré huit heures. Il comptait sur quelques défections au sein du Parti républicain. Finalement, un seul député du parti au pouvoir a voté pour lui - un deuxième était absent, on a appris plus tard que celui-ci avait rendu son mandat.
Une nouvelle session extraordinaire du Parlement devrait se tenir dans une semaine. En attendant, les manifestants affichent leur détermination à maintenir une pression maximale.