Avec notre correspondant à Istanbul, Alexandre Billette
Ils ont été condamnés, mais ils ne renoncent pas. Les quatorze collaborateurs du quotidien Cumhuriyet ont été reconnus coupables de « soutien à des organisations terroristes », une condamnation qui leur vaut de deux à huit ans de prison. Mais ils ont l'intention de faire appel, ils sont donc désormais tous en liberté conditionnelle. Tous, puisque le patron du journal Akin Adalay a lui aussi été libéré dans la nuit de jeudi, après plus de 500 jours en détention préventive.
Quelques heures plus tard déjà, Akin Adalay participait à une manifestation pour la justice à Istanbul : « J'aimerais être dans un pays où je pourrais dire que la justice aura bientôt la place qui lui revient, a-t-il déclaré. J'aimerais pouvoir dire qu'un jour la loi va régner sans l'ombre d'un doute. Mais je n'y ai jamais cru depuis le début de ce procès, parce qu'il faut voir les choses en face : en ce moment, il n'y a pas en Turquie ces deux choses que l'on appelle " justice " et " droit " ».
La procédure d'appel pourrait prendre encore plusieurs mois, d'ici là les accusés sont de retour au sein de la rédaction de Cumhuriyet, le journal qui a accueilli la décision de la Cour avec à sa une un titre : « Honte à la justice ».