Le journalisme est sur le point de mourir en Turquie. C’est ce que craint Yonca Sik, la femme du journaliste d’investigation Ahmet Şik. Il est en prison depuis plus d’un an. « N’importe qui se permettant de critiquer Erdogan où le gouvernement prend le risque d’être défini par le pouvoir comme un “terroriste” », dit-elle.
Les 17 salariés de Cumhuriyet sont en effet accusés de proximité avec des groupes terroristes. Depuis son ouverture, ce procès est devenu l’un des exemples les plus significatifs de la résistance en Turquie.
« Rien n’est prévisible en Turquie parce que l’indépendance et l’impartialité de la justice turque est vraiment remise en cause. Dernièrement, la décision de la Cour constitutionnelle turque qui a dit de libérer les journalistes n’a pas été exécutée par le tribunal de première instance », souligne Murat Can Sabuncu, le fils de Murat Sabuncu, le rédacteur en chef du journal.
Difficile donc de prévoir ce que diront les juges à l’issue de cette nouvelle audience. Lors de la dernière, Ahmet Şik avait été expulsé du tribunal pour avoir eu « une défense politique ». Murat Can Sabuncu décrit cette scène comme « un moment inoubliable et terrible pour la justice turque ». Il espère que son père sera libéré à l’issue de cette nouvelle audience. Les 17 accusés encourent des peines allant jusqu’à 43 ans de prison.