Neuvième jour de manifestations anti-gouvernementales en Arménie

A Erevan, des manifestants ont bloqué des rues avec leurs véhicules ce samedi 21 avril. Dans l’après-midi, plusieurs milliers de personnes se sont à nouveau réunies sur la place de la République en plein centre de la capitale arménienne pour demander la démission de l’ex-président Serge Sarkissian de son poste de Premier ministre. La police a procédé à une centaine d’interpellations.

Le président arménien a lancé un appel au dialogue et s’est même rendu auprès des manifestants, ce samedi 21 avril. L’invitation n’est pas restée lettre morte : « il veut le dialogue, je l’attends à 19h place de la République », avait lancé le chef de la contestation, le député Nikol Pachininan. Entouré de quelques gardes du corps, Armen Sarkissian – sans lien de parenté avec le Premier ministre – est donc allé trouver le meneur du mouvement d’opposition.

Les deux hommes ont eu une discussion d’une dizaine de minutes, puis le chef de l'Etat a été conduit à travers la foule vers sa voiture. Selon le site d’information News.am, les mots échangés n’ont pu être captés par les micros des journalistes, mais à la question « Des négociations sont-elles possibles ? » le président arménien a répondu : « On l’espère ».

Dialogue difficile

Jusqu’à présent, les propositions de dialogue de la part du pouvoir se sont heurtées à un mur. En réponse à un appel de Serge Sarkissian à « s’asseoir à la table du dialogue et de la négociation », Nikol Pachininan a rapidement répondu qu'il était prêt à discuter, mais « seulement pour parler des conditions du départ » du Premier ministre.

Les manifestants accusent Serge Sarkissian, qui vient d'achever son deuxième mandat présidentiel, de s'accrocher au pouvoir en s’étant fait élire Premier ministre par les députés. En 2015, alors qu’il était président, il avait fait voter une réforme controversée qui accorde désormais l'essentiel des pouvoirs au chef du gouvernement. Des manœuvres dénoncées par l'opposition et par les milliers d'Arméniens qui protestent dans les rues.

Serge Sarkissian était arrivé dans le sang à la présidence de la République en 2008, rappelle notre correspondant régional, Régis Genté. Dix personnes avaient été tuées lors de manifestations organisées contre les fraudes électorales. Pour ce neuvième jour de protestation, la police a exigé la fin des actes de désobéissance civile, tandis que 230 manifestants avaient été arrêtés la veille. Le chef de la contestation doit s'entretenir ce dimanche avec le Premier ministre.

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