Avec notre correspondante à Barcelone, Leticia Farine
Sur la place d’Espagne, les manifestants ont appelé en chœur à la libération des neuf sécessionnistes incarcérés pour « rébellion » et au retour des sept dirigeants indépendantistes en exil.
Depuis les élections régionales du 21 décembre, quatre tentatives d’investiture d’un candidat à la tête de la région ont échoué et la situation politique est actuellement bloquée en Catalogne. Pour Miquel Camps, ingénieur de 55 ans, l’unique solution est un dialogue entre le gouvernement de Mariano Rajoy et les dirigeants catalans : « Je me sens très frustré et très impuissant face à un Etat espagnol qui se dresse comme un mur infranchissable et qui ne veut en aucun cas dialoguer. Mais le mouvement indépendantiste catalan, ils ne l’arrêteront pas avec des amendes ou des peines de prison, ils doivent s’asseoir pour négocier ou la lutte continuera. »
Dans la foule, Ana Torra, 48 ans, ne cache pas son inquiétude. Pour elle, la situation a peu de chance de s’améliorer. « Je suis désespérée, je ne vois pas de solution à court terme, dit-elle. Je pense que le gouvernement espagnol n’a absolument aucune intention de laisser que les choses avancent en Catalogne. Ils pensent nous contrôler et pouvoir faire du peuple catalan ce qu’ils veulent, car pour eux nous sommes une colonie déjà conquise. »
Si les indépendantistes ne se mettent pas d’accord sur un candidat pour présider la région avant le 22 mai, la région continuera d’être sous la tutelle de Madrid et de nouvelles élections seront convoquées à la mi-juillet.