Avec notre correspondant à Rome, Eric Sénanque
Pour comprendre cette démission, il faut remonter au 12 mars : devant la presse, à l'occasion des 5 ans de son pontificat, Mgr Vigano présente une collection de livres consacrés à la théologie du pape François et lit une lettre du pape émérite Benoît XVI.
Dans ce courrier, le prédécesseur du pape François revient sur la « continuité intérieure » avec le pape actuel, malgré les différences de style. La lettre est perçue comme un appui public du pape allemand à son successeur alors qu'il s'agit d'une réponse privée, envoyée un mois plus tôt, à une requête de Mgr Vigano, d'écrire un texte sur la publication des livres.
Mais l'affaire n'en reste pas là car le Vatican publie une photo de la lettre de Benoît XVI avec un passage flouté. On apprend par la suite que la vraie raison du refus du pape allemand de signer un texte n'est pas sa faiblesse physique, mais bien le choix d'un des auteurs de la collection, un théologien qui s'est opposé à Jean-Paul II et Benoît XVI.
Accusé d'avoir caché des informations et instrumentalisé la parole de l'ancien pape, Mgr Vigano était depuis huit jours sous le feu des critiques. Dans sa lettre de démission, dévoilée mercredi, il explique quitter son poste pour ne pas bloquer la réforme des médias en cours au Vatican.
Parfois surnommé « le tsar » en raison de son management autoritaire, Mgr Vigano sera tombé sur un cafouillage de communication, lui qui avait justement pour tâche de l'améliorer.