Avec notre correspondante à Barcelone, Leticia Farine
« Ne touchez pas à l'école catalane ». Voici ce qu'ont scandé en chœur les manifestants parapluies dans une main, drapeau catalan dans l'autre. Ils étaient venus défendre le système d'immersion linguistique catalan qui fait de la langue régionale la langue d'apprentissage pour l'enseignement scolaire alors que le castillan n'est enseigné que comme une deuxième langue vivante.
Selon Mireilla Casa de Montores, 66 ans, cela n'empêche pas que le castillan soit parlé majoritairement en dehors des salles de classe. « Si vous allez dans n'importe quel collège de l'une des quatre provinces de Catalogne, vous verriez que dans la cour de récré, la langue qui domine c'est le castillan. N'importe quel ministre qui se rendrait dans une cour de récré lors d'une pause le verrait et surtout l'entendrait », assure-t-elle.
Depuis le début de la crise catalane, la droite de Ciudadanos et du Parti populaire du Premier ministre Mariano Rajoy dénoncent le modèle éducatif catalan qu'ils jugent discriminatoire pour la langue espagnole.
Pour Montse Benito, thérapeute de 49 ans, c'est un mensonge pur et simple. « C'est n'est pas vrai. Qui le dit ? Monsieur Rajoy qui vit à Madrid et qui n'est pas fichu d'apprendre une langue de plus ? Ce n'est pas vrai, je suis Catalane et comme vous pouvez le voir je parle castillan parfaitement alors que j'ai étudié dans une école catalane », s’insurge-t-elle.
Pour beaucoup de manifestants, le débat sur l'école catalane rappelle un passé douloureux. En effet, durant la période de la dictature franquiste, la langue catalane a été bannie de l'espace public avant d'être rétablie en 1979 lors de la transition démocratique.