Seuls les diplomates et personnels d'ambassade pourront voter. Les autres devront suivre l'élection à la télévision. Le ministre ukrainien de l'Intérieur Arsen Avakov assure qu'il n'entend pas empêcher les représentations diplomatiques russes fonctionner normalement. Il en bloquera juste l'accès. « A Kiev, Kharkov, Odessa et Lviv, [la police] ne laissera pas les citoyens russes accéder à ces bâtiments pour voter », a-t-il annoncé sur sa page Facebook.
La Russie a réagi en se disant indignée. « Une ingérence ouverte dans les affaires intérieures de la Fédération de la Russie est évidente », a dénoncé dans un communiqué le ministère russe des Affaires étrangères.
Malgré le climat de conflit depuis 2014, les relations diplomatiques n'ont jamais été rompues avec Moscou. En septembre 2016, l'Ukraine avait autorisé l'accès aux bureaux de vote pour les législatives russes, rappelle notre correspondant à Kiev, Sébastien Gobert. Cette année, des groupes nationalistes ukrainiens avaient annoncé leur intention de s'en prendre physiquement aux électeurs russes à la sortie des bureaux de vote. La décision du ministre de l'Intérieur est donc présentée comme une mesure de sécurité.
Elle est aussi une protestation officielle contre l'organisation de la présidentielle russe dans le territoire temporairement occupé de Crimée. Kiev appelle les habitants à boycotter le scrutin qu'elle considère comme illégal sur ce territoire. L'appel semble peu suivi, mais il montre que l'Ukraine ne renonce pas à traiter la Russie comme un pays agresseur.
Kiev et Moscou vivent dans un climat de guerre hybride depuis l'annexion de la Crimée en 2014 et le début de la guerre dans l'est du pays. Ce dimanche 18 mars sera d'ailleurs très symboliquement le jour anniversaire de la décision d'annexion de la péninsule.