Trois femmes, trois hommes, la parité est respectée. Le rajeunissement est aussi sensible avec deux ministres de plus de cinquante ans. Le SPD, malgré son score historiquement faible en septembre dernier, tire son épingle du jeu avec des portefeuilles importants, analyse notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut.
Son trophée de poids est le ministère des Finances occupé pendant huit ans par le chrétien-démocrate Wolfgang Schäuble. Son nouveau titulaire Olaf Scholz, qui devient aussi vice-chancelier, ne remettra pas en cause la politique de rigueur budgétaire de son prédécesseur. Une sorte de changement dans la continuité estime l’enseignant-chercheur à la Sorbonne Johann Chapoutot.
« Ça peut paraître une concession, mais Scholz c’est la droite du SPD, c’est la ligne Helmut Schmidt très libérale, très orthodoxe du point de vue financier. Donc c’est une concession de façade qui peut donner du baume au cœur aux militants du SPD sur le papier mais la continuité politique va être réelle aux finances. »
Maas à la diplomatie
Aux Affaires étrangères, c'est un nouveau poids lourd qui fait son entrée, Heiko Maas. Celui qu’un magazine a couronné il y a deux ans comme l’homme politique le plus élégant d’Allemagne n’a pas d’expérience diplomatique. Il s’est fait un nom comme ministre de la Justice par son engagement résolu contre l’extrême droite et le racisme et sa loi restrictive contre les propos haineux sur les réseaux sociaux.
Heiko Maas remplace Sigmar Gabriel un poids lourd du parti qu’il a dirigé pendant huit ans et qui s’était imposé comme ministre des Affaires étrangères. Mais il a été victime des bisbilles personnelles entre responsables du SPD et tire sa révérence.
Svenja Schulze dirigera quant à elle le ministère de l'Environnement. L'actuelle ministre de la Famille Katarina Barley passe à la Justice, tandis que Hubertus Heil, récupère lui le Travail et des Affaires sociales. Enfin Franziska Giffey, déjà maire d'un arrondissement de Berlin, hérite du portefeuille de la Famille.