Pologne: le président Duda demande pardon pour la campagne antisémite de 1968

Il y a tout juste 50 ans, la révolte étudiante de mars 1968 avait été violemment réprimée par le pouvoir communiste polonais et avait débouché sur une vaste campagne antisémite. Au moins 12 000 juifs avaient été forcés de quitter la Pologne. Aujourd'hui, alors que Varsovie est en crise diplomatique avec Israël et les Etats-Unis au sujet d'une loi controversée sur la Shoah, le président polonais a demandé pardon aux victimes des événements de 1968.

Avec notre correspondant à Varsovie,  Damien Simonart  

C'est à l'entrée de l'université de Varsovie, à l'endroit où la milice communiste avait violemment dispersé la manifestation des étudiants il y a tout juste 50 ans, qu'Andrzej Duda rend hommage aux héros de l'époque. Mais ce sont ses mots à l'attention des victimes de la campagne antisémite qui marquent les esprits.

« A ceux qui ont été chassés, aux familles de ceux qui sont morts, je veux dire pardonnez s'il vous plaît, pardonnez à la République, aux Polonais, à la Pologne d'alors, cet acte honteux », a déclaré Andrzej Duda.

A la fin de son discours, Andrzej Duda serre longuement la main de Shevah Weiss. Ancien président de la Knesset et ex-ambassadeur d'Israël en Pologne, ce dernier s'est ému des paroles sincères du président polonais : « En demandant pardon, je suis persuadé que dans deux ou trois mois, la situation entre Israël et la Pologne va se calmer. »

Andrzej Duda a peut-être réussi à redorer son image en Israël. Mais à cause de la loi sur la Shoah, les médias polonais affirment que lui et son Premier ministre sont persona non grata à la Maison Blanche jusqu'à nouvel ordre.

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