Autrefois structurée par le bipartisme, la vie politique italienne a vu surgir lors des scrutins parlementaires de 2013 le Mouvement 5 étoiles de Beppe Grillo et l'affaiblissement des deux blocs de gauche et de droite alors incarnés par Pier Luigi Bersani et Silvio Berlusconi, qui n'ont obtenu aucune majorité absolue.
Enrico Letta (Parti démocrate) avait pris la tête d'un gouvernement d'union nationale, mais l'année suivante, le PD actait déjà son remplacement par Matteo Renzi.
Ce dernier a par la suite défendu l'idée de faire voter une nouvelle loi électorale. Un projet qui s'est finalement fracassé par référendum le 4 décembre 2016 (59,11 % contre), conduisant à la chute du jeune chef de gouvernement de centre gauche et à son remplacement par l'un de ses ministres, Paolo Gentiloni.
Le mode de scrutin mixte pour le Parlement
Une nouvelle loi électorale a finalement été promulguée le 3 novembre 2017. Et le cadre mixte retenu, surnommé « Rosatellum bis », va s'appliquer pour la première fois ce dimanche à l'occasion des élections parlementaires.
A la Chambre des députés (630 membres élus pour cinq ans), 232 sièges seront répartis au suffrage uninominal à un tour et 386 au scrutin proportionnel. Les 12 députés restants seront élus par les Italiens vivant à l’étranger.
Idem au Sénat, où 315 sièges sont en jeu pour les cinq prochaines années : 116 sénateurs sont choisis au scrutin uninominal, 193 au niveau régional au scrutin proportionnel et 6 par les Italiens de l’étranger.
Contrer la dynamique du Mouvement 5 étoiles
Dans chaque circonscription sera ainsi élu le candidat qui aura obtenu le plus de voix au premier tour. Mais les autres sièges en jeu seront répartis à la proportionnelle, entre des listes présentées par des partis ou des coalitions.
De l'avis des observateurs, ces nouveaux modes de scrutin, et notamment les seuils retenus pour pouvoir entrer dans les deux chambres du Parlement, visent à favoriser la formation de coalitions élargies et à contrer le M5S, qui refuse toute alliance.
Ce système favorise les formations bien enracinées dans leurs bastions, mais il risque néanmoins de ne pas suffisamment départager les trois forces politiques en présence : la coalition droite-extrême droite, la coalition de centre gauche et la formation anti-système actuellement dirigée par Luigi di Maio.
→ À relire : Qui pour gouverner l'Italie après les élections 2018 ?