Avec notre correspondant régional, Alexis Rosenzweig
Beaucoup de bougies ont été déposées devant les photos du jeune couple assassiné avant une minute de silence dans un froid glacial ce 2 mars à Bratislava. Des slogans de colère ont ensuite été entendus, avec une demande en particulier : la démission du chef du gouvernement slovaque Robert Fico et de son ministre de l'Intérieur.
Un gouvernement déjà diminué par la démission du ministre de la Culture ainsi que celle de deux de ses conseillers soupçonnés de liens avec certains des hommes d’affaires italiens interpellés dans le cadre de l’enquête, après la publication de l’article inachevé de Jan Kuciak sur les activités de la mafia calabraise ‘Ndrangheta en Slovaquie.
« Sales prostituées antislovaques »
Robert Fico va devoir s’employer pour résister au choc provoqué par ce drame dans l’opinion. Lui qui n’avait pas hésité récemment à traiter des reporters de « sales prostituées antislovaques ». Des insultes pour lesquelles le secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), de passage à Bratislava, lui a demandé de présenter des excuses.
Plusieurs collègues de Jan Kuciak se sont quant à eux engagés à « poursuivre son travail ». « Nous devons défendre la vérité et la démocratie avec le même dévouement que lui. » C'est ce qu'a déclaré l’un des plus âgés d’entre eux qui souligne avoir participé à la « révolution de velours » de 1989 « sans se douter à l’époque que la corruption viendrait menacer à ce point la liberté ».
Après l'enterrement de sa fiancée vendredi, les obsèques de Jan Kuciak sont prévues ce samedi, le 3 mars.