Avec notre correspondant à Pristina, Jean-Arnault Derens
Dès samedi matin, une foule bon enfant a envahi le centre de Pristina. Beaucoup de Kosovars de la diaspora étaient revenus pour l’occasion, afin de retrouver leurs parents et leurs amis, comme Valon, qui vit en Suède et ne cache pas son optimisme: « Il y a dix ans, c’était vraiment dur, le pays était en ruines. Regardez ce que nous avons obtenu en dix ans. C’est vraiment bien, et dans dix ans ce sera encore mieux. »
Malgré les difficultés économiques du petit pays, rongé par une corruption endémique, un chômage massif, et sans véritables perspectives de développement, les Kosovars voulaient avant tout fêter la liberté retrouvée qu’ils associent à l’existence d’un Etat, même si celui-ci est toujours contesté par la Serbie et ne jouit pas d’une pleine reconnaissance internationale.
Des cérémonies officielles prévues dimanche
Le clou de la soirée, le concert de Rita Ora, la pop star britannique originaire du Kosovo, a commencé peu après 22 heures, devant des dizaines de milliers de personnes massées sur la place Skanderbeg et la rue Mère-Teresa, l’artère piétonne du centre de la ville. Rita Ora n’a guère joué qu’une demi-heure, mais la fête s’est poursuivie dans les bars et les cafés.
Ce dimanche, viennent les cérémonies officielles, avec un défilé et une séance solennelle du Parlement, qui devrait aussi ratifier dans la soirée l’accord de démarcation de la frontière avec le Monténégro, condition posée par l’Union européenne pour accorder la libéralisation du régime des visas, attendue depuis des années.