La Russie est représentée à la conférence de Munich par son ministre des Affaires étrangères, ce samedi 17 février, rappelle notre correspondant à Moscou, Etienne Bouche. Sergueï Lavrov y a tenu un discours d'une dizaine de minutes, , avant d'être interrogé par la presse et, sans surprise, il a été question des treize ressortissants russes inculpés aux Etats-Unis.
Le chef de la diplomatie russe l'a répété, les accusations d'ingérence dans la vie politique américaine sont à l’en croire un non-sujet, car elles n'ont pas de fondement. « On peut publier tout ce qu'on veut, nous voyons les accusations, affirmations et déclarations se multiplier, mais tant que nous n'avons pas de faits, tout cela c'est du baratin - pardonnez-moi pour cette expression fort peu diplomatique », a-t-il affirmé.
Pour appuyer son propos, Sergueï Lavrov a fait valoir le fait que les déclarations américaines à ce sujet étaient contradictoires. Des responsables américains ont en effet affirmé que la victoire du candidat républicain Donald Trump n'était pas le résultat d'une ingérence russe. Sans, néanmoins, remettre en cause la volonté de Moscou d'interférer dans les affaires intérieures américaines.
Réactions américaines immédiates
Quelques minutes plus tard, le conseiller à la sécurité nationale du président américain H.R. McMaster a pris la parole dans la même salle, rapporte notre envoyé spécial à Munich, Pascal Thibaut. Abandonnant son manuscript pour répondre à une question du public, il a affirmé que les preuves contre Moscou étaient « irréfutables ». Une remarque qui a plus qu'étonné la délégation américaine, alors que l'administration Trump rejette l'idée d'une immixion russe dans la dernière campagne.
Peu auparavant, le conseiller de Donald Trump avait évoqué, certes sans citer la Russie, les menées de « puissances révisionnistes ». De son côté, l'ancien vice-président démocrate Joe Biden a accusé la Russie de vouloir « vider le monde occidental de sa substance et détruire l'Otan ».
Ce vendredi déjà Maria Zakharova, la porte-parole de la diplomatie russe, avait tourné en dérision le pouvoir de nuisance de treize ressortissants russes face au budget des services secrets américains.