Avec notre correspondante à Berlin, Nathalie Versieux
Il était détenu officiellement pour terrorisme depuis plus d'un an. Une détention politique aux yeux de l'Allemagne, convaincue que ce sont les reportages de Deniz Yücel sur des scandales présumés de corruption dans l'entourage du président Erdogan et sur les persécutions contre les Kurdes qui lui ont valu cette incarcération sans acte d'accusation.
Fatigué mais souriant, Deniz Yücel a quitté finalement la prison puis la Turquie vendredi en compagnie de son épouse, le lendemain d'une ultime rencontre entre Angela Merkel et le premier ministre turc Binali Yildirim.
L'incarcération arbitraire de Yücel avait contribué à une singulière détérioration des relations germano-turques. L'Allemagne avait fait de la libération du correspondant du quotidien Die Welt en Turquie la condition à une normalisation des relations bilatérales.
Pas de normalisation en revanche pour la liberté de la presse en Turquie. Vendredi, un autre tribunal turc a condamné à la prison à vie trois journalistes turcs de renom.