Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
Le réchauffement des relations germano-turques devra patienter. Certes, Angela Merkel a reçu le Premier ministre turc Binali Yildirim soulignant l’importance du dialogue. Mais ce dernier n’a visiblement pas permis d’avancer. Il est vrai que les tensions depuis des mois ne peuvent pas disparaître du jour au lendemain.
La libération du journaliste germano-turc Deniz Yücel, emprisonné depuis un an à Istanbul, constitue pour Angela Merkel un préalable à un retour à la normale des relations bilatérales. Binali Yildirim a certes exprimé le souhait que la justice de son pays avance sur le dossier du journaliste alors qu’un acte d’accusation n’a toujours pas été présenté.
Angela Merkel a souligné que les discussions sur une extension de l’union douanière entre la Turquie et l’Union européenne étaient au point mort. « Elle ne peut être envisagée que si nous sommes davantage convaincu que l’Etat de droit s’améliore en Turquie » a précisé la chancelière qui a critiqué à demi-mots les mesures prises depuis le coup d’état manqué de juillet 2016.
La conférence de presse commune des deux chefs de gouvernement a été perturbée par des photos brandies par un journaliste kurde affirmant qu’elles montraient des victimes civiles des bombardements turcs sur Afrin en Syrie. Binali Yildirim à côté d’une Angela Merkel impassible a accusé le journaliste de montrer des photos d’autres événements.