Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
C'est un nouvel instrument dans la très complexe chorégraphie des conflits sociaux allemands. Pour la première fois, le puissant syndicat IG Metall ne se contente plus de grèves d'avertissement de quelques heures dans les entreprises comme c'est le cas depuis trois semaines. Des arrêts de travail de 24 heures ont lieu depuis mardi soir dans des entreprises de l'ouest du pays. Les salariés seront cette fois indemnisés par le syndicat pour les pertes de salaires subies.
Ce nouvel instrument doit faire monter la pression sur le patronat alors que les négociations restent bloquées. Elles achoppent non pas sur l'augmentation de salaires (6%) exigée par l'IG Metall qui n'est pas en soi une surprise dans une branche qui se porte très bien.
C'est avant tout la proposition du syndicat de permettre aux salariés qui le souhaitent de réduire leur durée hebdomadaire de travail de 35 à 28 heures et ce durant deux ans au plus qui rend les négociations ardues. Le patronat refuse cette mesure et surtout la compensation salariale pour certaines catégories de salariés.
Justice saisie
Une fédération patronale a saisi la justice en référé pour tenter d'interdire ces grèves de 24 heures. Toute négociation est exclue avant samedi. Au-délà l'IG Metall pourrait lancer une grève illimitée, mesure ultime qui n'a pas été utilisée depuis 15 ans.