Avec notre correspondant à Istanbul, Alexandre Billette
Il y a une semaine, Recep Tayyip Erdogan avait prévenu que ceux qui voulaient critiquer l'offensive en Syrie allaient « en payer le prix ». La menace a été mise à exécution immédiatement : les rares manifestations ont été interdites et même certains de ceux qui l'ont critiquée sur les réseaux sociaux ont été arrêtés.
Selon le ministère de l'Intérieur, 311 personnes ont été placées en garde à vue pour « propagande terroriste », parmi lesquels de nombreux militants ou députés du parti de la gauche pro-kurde HDP, seul parti en Turquie opposé à l'intervention militaire. Il y aurait plus de 200 membres du parti parmi les personnes arrêtées.
Mais ce ne sont pas que les militants kurdes qui sont visés. Des dizaines d'intellectuels qui ont signé une pétition pour la paix ont été par exemple qualifiés de « traîtres » par le président turc. Dernière cible en date des censeurs, l'Union des médecins de Turquie, qui a publié une lettre en faveur de la paix : onze de ses membres sont aujourd'hui sous le coup d'une enquête pour « soutien au terrorisme ».