Avec notre envoyé spécial à Lviv, Sébastien Gobert
Des poupées se multiplient aux portes des églises du patriarcat de Moscou. A travers toute l'Ukraine, des fidèles indignés ont choisi ce symbole pour protester contre l'intransigeance de son clergé.
La flashmob, lancée sur Facebook, relaie la détresse des parents de l'enfant défunt. Ceux-ci considéraient les patriarcats de Moscou et de Kiev comme deux branches d'une même Eglise orthodoxe.
De fait, le rite est identique, mais la distinction est politique. Le patriarcat de Kiev a été créé en 1992, après la chute de l'URSS, comme un attribut d'indépendance pour la jeune Ukraine. Le patriarcat de Moscou n'a jamais reconnu ce concurrent, et ses paroisses sont restées solidement implantées en Ukraine.
L'animosité s'est néanmoins accrue au fil des ans. Elle est exacerbée depuis 2014, dans le contexte de guerre hybride entre les deux pays.
L'émoi provoqué par l'enterrement de cet enfant ravive les critiques et nourrit le désarroi des fidèles. Ces poupées sur les parvis des églises pourraient faire trembler l'assise du patriarcat de Moscou en Ukraine.
► (Ré) écouter : La religion s'invite dans le conflit entre la Russie et l'Ukraine (Bonjour l'Europe)