Alexeï Navalny n’avait pas jugé bon d'assister à l’audience. Le résultat ne faisait en effet aucun doute. Ses avocats se sont chargés de mettre en avant son principal argument : la Constitution russe exclut uniquement de la course à l’élection présidentielle les personnes qui sont privées de liberté.
La commission électorale centrale se fonde, elle, sur la loi électorale qui prévoit une inéligibilité pendant 10 ans pour les personnes condamnées pour des délits graves.
Guerre des nerfs avec le Kremlin
Or, Alexeï Navalny a été condamné en février dernier à cinq ans de prison avec sursis pour détournement de fonds. La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), saisie par l’opposant, avait jugé que l’on pouvait craindre que cette condamnation soit de nature politique. Un argument balayé par le juge de la Cour suprême.
Les avocats d'Alexeï Navalny ont annoncé qu’ils allaient faire appel de cette décision. Quant à l’opposant, il entend, une nouvelle fois, porter l’affaire devant la CEDH. En attendant, il appelle se partisans à ne pas aller voter le 18 mars et à sortir dans la rue le 28 janvier prochain.
Cet appel ne laisse pas le Kremlin indifférent. Le porte-parole de Vladimir Poutine a annoncé qu’une enquête serait lancée pour vérifier que l'appel à manifester lancé par Navalny pour appuyer son boycott de la présidentielle était conforme à la loi.