Le Tribunal pénal pour l’ex-Yougoslavie aura marqué la justice internationale

Le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) a fermé ses portes en décembre 2017 après 24 années de travail sans précédent pour juger les responsables des pires atrocités commises en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Un travail qui aura marqué l’histoire de la justice internationale.

Créé en 1993 par le conseil des Nations Unies, le TPIY à La Haye (Pays-Bas), a jugé de nombreux criminels, dont les chefs de guerre serbes Radovan Karadzic et Ratko Mladic. Il a ouvert la voie à une justice internationale plus transparente et efficace démontrant que ceux qui, partout dans le monde, commettent des crimes de guerre doivent répondre de leurs actes devant les juges et devant l'histoire.

Justice a ainsi été rendue à des milliers de victimes et le Tribunal a mis fin à l’impunité dont bénéficiaient les principaux responsables des crimes de guerre. Chefs d’État, chefs d’état-major, ministres, ils ont dû répondre de leurs actes.

En près de 25 ans, 161 personnes ont été jugées pour des crimes commis en Croatie, en Bosnie-Herzégovine, au Kosovo et en Macédoine dans les années 1990.

Quatre mille six cents témoins ont été entendus et protégés. Leurs courageux témoignages ont permis d’établir les faits et d’écrire l’histoire tragique des conflits dans l’ex-Yougoslavie.

Grâce au TPIY, le viol est reconnu comme un crime contre l’humanité

Près de la moitié des condamnations l’ont été pour des crimes impliquant des violences sexuelles. Grâce au Tribunal pénal pour l’ex-Yougoslavie, le viol est désormais reconnu comme un crime contre l’humanité.

Les jugements du TPIY ont par ailleurs inspiré d’autres juridictions pénales internationales, comme le Tribunal pénal international pour le Rwanda, le Tribunal spécial pour la Sierra Leone et la Cour pénale internationale, également situé à La Haye. Enfin le TPIY a permis de renforcer les institutions judiciaires dans les pays de l'ex-Yougoslavie qui vont poursuivre sa tâche en continuant à juger les auteurs de crimes de guerre.

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