Avec notre correspondante à Londres, Marina Daras
Rien ne les y obligeait, et pourtant le Royaume-Uni avait décidé en 1988 d’adopter la couleur bordeaux, signe d’appartenance à l’Union européenne. Mais à l’heure où le pays se désolidarise petit à petit du bloc européen, ce nouveau passeport a été annoncé par les pro-Brexit comme le symbole même de la reprise du pouvoir national.
Un signe d’indépendance et de souveraineté qui n’enchante pas tous les Londoniens. Florilège :
« Ah oui j’en ai eu un, il y a longtemps. Mais ça n’a aucune importance, ce qui m’inquiète c’est que notre pays tourne le dos à l’Europe. C’est le symbole d’un état d’esprit fermé et stupide. »
« Un passeport, ça n’a pas l’air important, mais ça représente l’ancien Royaume-Uni, le Royaume-Uni impérialiste. C’est vraiment dangereux et dégoûtant. Je ne veux pas faire partie de ce pays. »
« C’est ce qu’il nous permet de faire qui est important, pas sa couleur. De pouvoir voyager partout, aller d’un pays à un autre sans problème, c’est ça qu’on voudrait retrouver. Je vais à New York là, tout le monde se fiche de savoir si mon passeport est bleu ou bordeaux. »
« Cet argent on pourrait le dépenser pour des choses tellement plus importantes. Il devrait aller dans les logements sociaux et la protection sociale. »
Le passeport britannique est actualisé tous les cinq ans pour des raisons de sécurité, mais le changement de couleur et de design risque de coûter très cher en livres sterling.