Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Malgré une concession de toute dernière minute, les frondeurs conservateurs menés par l’ancien ministre de la Justice, Dominique Grieve, ont mis leur menace à exécution. Ils ont voté en faveur d’un amendement qui met en minorité leur gouvernement sur ce projet de loi clé du Brexit.
Ces députés ont décidé de prendre au mot Theresa May et les plus fervents « brexiters », eux qui répètent à l’envi que la sortie de l’Union européenne est avant tout un moyen pour le pays de « reprendre le contrôle » de sa destinée.
L’amendement qui a été soutenu par l’opposition travailliste demande donc que tout accord final sur le Brexit conclu avec Bruxelles soit ratifié par un vote contraignant du Parlement de Westminster. Le gouvernement soutenait qu’une telle clause compromettrait ses chances de parvenir à une sortie en douceur de l’UE en donnant, de fait, au Parlement britannique le pouvoir de renvoyer Theresa May à la table des négociations. Mais pour les députés frondeurs, c’était une question de principe.
Theresa May une nouvelle fois dans les cordes
C’est une nouvelle humiliation pour la Première ministre. Theresa May avait réussi de justesse, en fin de semaine dernière, à conclure un accord avec la Commission européenne pour passer à la seconde phase des négociations sur le Brexit. Theresa May était si soulagée d’avoir redressé la barre et sauvé sa tête après que son petit allié nord-irlandais avait failli faire tout dérailler en opposant son véto à un compromis sur la question de la frontière entre les deux Irlandes.
Elle est finalement une fois encore affaiblie aux yeux des 27, qui affichent dans ces négociations sans concession un front absolument uni contrairement à des Britanniques qui se déchirent depuis des mois.