Avec AFP et notre correspondante à Berlin, Nathalie Versieux
Chaos et suspense à l'intérieur du palais des congrès de Hanovre, lors du vote de la nouvelle direction de l'AfD. Le parti populiste voulait se présenter en force à son congrès.
Ce sont plutôt ses dissensions qui ont éclaté au grand jour et la victoire en demi-teinte de l'aile radicale pour qui l'AfD doit rester un parti contestataire. Le courant modéré, favorable à une participation au pouvoir d'abord dans les Länder de l'ex-RDA puis au niveau fédéral a échoué à imposer l'un de ses représentants à la tête de la direction bicéphale.
Virage à droite
Les 600 délégués de l'Alternative pour l'Allemagne ont finalement reconduit Jörg Meuthen, 56 ans, seul leader depuis le départ fracassant de l'ex-figure de proue Frauke Petry, avant de lui adjoindre Alexander Gauland, 76 ans, patron du groupe parlementaire. Auteur de propos controversés sur l'islam et le refus de la « repentance » allemande pour les crimes nazis, Alexander Gauland s'est déclaré à la dernière minute, à l'heure de départager deux autres candidats qui ont aussitôt jeté l'éponge.
L'AfD va donc glisser à droite. Mais sans enthousiasme. Meuthen et Gauland ont réalisé un score décevant de respectivement 72% et 68% des voix des délégués. Au sein de la jeune et turbulente formation, la lutte de pouvoir n'est toujours pas tranchée.
Manifestations
Signe de l'importance prise par l'AfD et des craintes qu'elle suscite, environ 8 500 manifestants sont attendus sur l'ensemble du week-end à Hanovre, pour dénoncer notamment les positions anti-migrants de cette formation déjà présente dans 14 des 16 parlements régionaux.
En milieu de journée ce samedi 2 décembre, plus de 6 000 manifestants ont déambulé dans le centre de la ville pour défendre la politique migratoire de Mme Merkel, qui s'est traduite par l'arrivée de plus d'un million de demandeurs d'asile depuis 2015.