Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
Dès la première session du Bundestag, l’AfD a provoqué un éclat. Le parti d’extrême droite a dénoncé le changement peu avant les dernières élections de la règle voulant que le doyen d’âge du Parlement ouvre la nouvelle législature. Si les règles n'avaient pas été modifiées, celui-ci aurait été un élu AfD qui avait parlé de « mythe » pour qualifier l’Holocauste. Mais dorénavant, c’est au député disposant de la plus longue présence au Bundestag que revient ce rôle.
Le premier orateur de l’Alternative pour l'Allemagne, Bernd Baumann, n’a donc pas manqué d’attaquer la remise en cause d’une longue tradition pour exclure son parti. Et il a pour cela utilisé une comparaison qui a provoqué l’indignation des autres partis : « La seule exception à cette tradition, c’était en 1933 après les nazis, même si je ne veux pas comparer les deux époques. Mais nous sommes victimes d’une discrimination. »
Le président de séance avant l’élection d'ancien ministre des Finances Wolfgang Schäuble à la tête du Bundestag a souligné que toute discrimination devait être évitée à l’égard de certains députés. Mais l’AfD n’est pas un parti tout à fait comme les autres pour les partis traditionnels. Lors de l’élection des vice-présidents du Bundestag, le candidat de l’Alternative pour l’Allemagne n’a pas été désigné. Ses déclarations islamophobes avaient fait polémique. Pour lui, l’islam est une idéologie et ne peut bénéficier de la liberté de religion en Allemagne.
→Sur le même sujet :Angela Merkel face au choc de l'extrême droite - Le décryptage de Jérôme Vaillant, professeur émérite de civilisation allemande à l’Université de Lille et directeur de la revue Allemagne d'aujourdhui.