Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
Il siège depuis 45 ans au Parlement. Il a été ministre durant 19 ans, il a négocié la réunification allemande et devait succéder à Helmut Kohl à la tête de l’Allemagne. Il a failli être deux fois président de la République et aurait pu être commissaire européen.
A 75 ans, Wolfgang Schäuble quitte après huit ans le ministère des Finances pour être élu aujourd’hui président du Bundestag, la chambre basse du Parlement allemand.
Officiellement, ses amis chrétiens-démocrates estimaient que ce pilier de la politique serait le mieux à même par son autorité de gérer un hémicycle où la présence du parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) pourrait provoquer des débats houleux durant les quatre prochaines années.
Le départ de Wolfgang Schäuble du ministère des Finances a aussi l’avantage de libérer un poste stratégique alors que des négociations de coalition commencent.
La grande fierté du grand argentier allemand, très populaire dans son pays, est d’avoir depuis cinq ans des budgets à l’équilibre ou excédentaires. Ce juriste a mis le respect des règles au-dessus de tout – l’obligation constitutionnelle de ne plus s’endetter.
Les voix critiques estiment que le trésorier d’un club bouliste aurait abouti aux mêmes résultats grâce à une économie en forme et des taux d’intérêt au plus bas. Le comptable Wolfgang Schäuble n’a en revanche pas brillé par ses réformes.