Avec notre correspondant à Moscou, Daniel Vallot
C’est l’un des premiers médias qui pourrait être visé par la nouvelle loi et par ce statut « d’agent de l’étranger ». A Radio Svoboda, les journalistes sont inquiets.
« En Russie, le terme "agents de l’étranger" a une connotation très négative, explique Mariana Torocheshnikova, présentatrice d'une émission hebdomadaire consacrée aux questions juridiques. Agents de l’étranger égale "espion" dans l’esprit des gens, et cela pourrait susciter de l’hostilité à notre encontre. D’autant que tout cela est renforcé par les médias et la propagande. »
Dans les locaux de Radio Svoboda, les journalistes préparent l’édition du soir. Au sommaire, le sommet de Sotchi consacré à la Syrie. Pour Eugénia Nazarets, directrice adjointe de la rédaction, il faut continuer à travailler comme à l’ordinaire.
« Nous ne changerons rien à notre façon de faire : notre mission c’est d’informer et donner des points de vue différents. Et cela de façon indépendante : jamais depuis que je travaille ici je n’ai reçu de consigne de la part du gouvernement américain. »
Pour l’heure, les journalistes de Radio Svodoba sont dans l’incertitude la plus totale. La loi votée par la Douma doit être encore promulguée par Vladimir Poutine. Ce sera ensuite au ministère de la Justice de faire la liste des médias qui seront concernés par la nouvelle législation.
→(Re)lire: Russia Today, «agent de l'étranger» aux Etats-Unis: Moscou va riposter