Avec notre correspondant à Varsovie, Damien Simonart
« Des tribunaux libres, des élections libres et une Pologne libre », scandent les milliers de manifestants devant le palais présidentiel, vendredi. Les organisateurs sont en majorité des juristes.
« Ces lois mettent définitivement fin au régime démocratique de l'Etat polonais, estime Michal Wawrykiewicz, avocat. Elles nous déplacent d'un Etat démocratique vers une dictature où le pouvoir sera concentré à un seul endroit, sans séparation des pouvoirs. »
Initialement, le PiS voulait que le Parlement où il a la majorité absolue choisisse tous les juges de la Cour suprême et élise les membres du Conseil national de la magistrature. Andrzej Duda propose lui un abaissement de l'âge de la retraite pour les premiers et un vote aux trois cinquièmes des députés pour les seconds pour garantir la pluralité.
Pour Anna, manifestante, le double veto du chef de l'Etat n'était qu'un leurre. « Beaucoup de gens espéraient que le président ait changé, mais ce n'est pas le cas, explique-t-elle. Il s'est arrangé avec Jaroslaw Kaczynski. »
Les deux hommes se sont rencontrés à plusieurs reprises pour trouver un compromis. Désormais, c'est le Parlement qui se penche sur la question.