Il y a encore trois jours, ce sont les libéraux (FDP) qui étaient les « bad boys » en Allemagne. Après leur décision de rompre les négociations avec les chrétiens-démocrates (CDU), ils laissaient le pays surpris, sans option pour un nouveau gouvernement.
Les sociaux-démocrates qui, dès la clôture des bureaux de vote le 24 septembre, avaient annoncé qu'il faudrait faire sans eux et qu'ils ne reconduiraient pas une grande coalition avec Angela Merkel, pouvaient ainsi se consacrer à leur redressement.
Mais en trois jours, le SPD - qui observait distant les laborieuses négociations d'Angela Merkel - s'est soudain retrouvé au cœur du jeu et sous pression. Des conservateurs en appellent au sens de l'Etat des sociaux-démocrates, et les médias pressent leur patron Martin Schulz de questions.
Dans son parti, certains estiment que refuser systématiquement toute discussion est une erreur. D'aucuns craignent une sanction des électeurs qui ne comprendraient pas cette position en cas de nouvelles élections.
Le président Frank-Walter Steinmeier, lui-même SPD, qui ne veut pas un nouveau scrutin mais estime que les responsables politiques doivent s'entendre, reçoit ce mercredi un Martin Schulz lui-même sous pression, qui joue gros deux semaines avant le congrès de son parti.