Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
Les aspirants se démènent comme de beaux diables. Mais l’objet de leur désir fait de la résistance et se passerait bien d’autant d’attention. Les sociaux-démocrates du SPD, qui ont subi une défaite historique le 24 septembre avec 20 % des voix, ont rejeté dès l’annonce des résultats toute nouvelle grande coalition avec les chrétiens-démocrates de la CDU. Les quatre dernières années, leurs ministres ont fait du bon travail, estiment la plupart des observateurs, et imposé des réformes sociales. Mais l’échec a été sévère. Une cure d’opposition doit permettre au parti de se ressourcer, selon son nouveau patron Martin Schulz.
L’échec des négociations dimanche soir entre conservateurs, libéraux et écologistes met cependant les sociaux-démocrates sous pression. Dès lundi, la direction du parti adoptait une motion rejetant toute nouvelle alliance avec Angela Merkel. Mais l’aile droite du parti, comme des élus craignant d’être sanctionnés lors de nouvelles élections en se voyant reprocher de ne pas prendre leurs responsabilités, remettent le « nein » pur et dur de la direction en cause. Mercredi, le président SPD de la République, Frank-Walter Steinmeier, qui ne veut pas de nouvelles élections, reçoit Martin Schulz et va tenter de remettre en cause la position de son camarade.
→ À relire : L'Allemagne plongée dans une crise politique inédite