La situation est inédite pour l’Allemagne, indique notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut, un pays habitué à la stabilité qu’incarne Angela Merkel, qui s'est toujours maintenue au pouvoir depuis douze ans avec des majorités différentes mais à chaque fois claires. La rupture des négociations, le dimanche 19 novembre au soir, constitue un échec pour la chancelière car l’alliance - dite « Jamaïque » - entre conservateurs, libéraux et Verts étaient pratiquement la seule coalition possible.
Retourner à la table des négociations
Ce lundi en début d'après-midi, Angela Merkel a rencontré le président de la République, Frank-Walter Steinmeier, pour évoquer la situation. Ce dernier a exhorté la classe politique à retourner à la table des négociations pour former un gouvernement, repoussant dans l'immédiat des législatives anticipées au nom de la stabilité de l'Allemagne et de l'Europe. « J'attends de tous (les partis) qu'ils soient disponibles pour le dialogue afin de rendre possible, dans un délai raisonnable, la formation d'un gouvernement », a-t-il dit lors d'une allocution télévisée au lendemain de l'échec historique d'Angela Merkel à constituer son quatrième gouvernement.
Pas d'élections anticipées
Les options d'un gouvernement minoritaire entre la CDU et les Verts ou les libéraux voire de nouvelles élections semblent pour le moment écartées. Il n’empêche, les réactions négatives de la Bourse, des milieux économiques et des partenaires européens montrent qu’une solution durable constituerait la meilleure solution pour une Allemagne jouant activement son rôle en interne comme sur la scène internationale.