Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Un an après avoir jugé que les chauffeurs utilisant l'application Uber étaient des employés du géant du VTC et qu’ils avaient donc droit au salaire minimum et à des congés payés, le tribunal du travail de Londres persiste et signe. Il a donné deux semaines à Uber pour déposer un nouveau recours. Tout aussi déterminée, l'entreprise américaine a immédiatement rétorqué qu'elle ferait appel. Pour Uber, ses chauffeurs sont rémunérés à la course, ce sont des travailleurs indépendants qui choisissent leurs horaires et leur lieu de travail.
Uber est même prêt à contester cette décision devant la Cour d'appel ou la Cour suprême pour avoir gain de cause. Mais du côté des plaignants, l’heure est au soulagement. « Uber ne peut pas continuer à faire fi de la loi britannique en toute impunité et à priver les gens de leur droit au salaire minimum », a commenté l'un des chauffeurs de taxi.
Ils sont soutenus à la fois par le syndicat des travailleurs indépendants de Grande-Bretagne et un cabinet d'avocats très réputé. Ce dernier représente en tout 68 chauffeurs et prévient que si ce jugement est confirmé, il devra alors s'appliquer à tous les conducteurs d'Uber au Royaume-Uni. Cela constituerait un énorme revers pour la société qui se bat sur un autre front juridique après s'être vue retirer sa licence en septembre par l'autorité des transports londoniens.