Avec notre bureau à Bruxelles,
Le camp des partisans du renouvellement de la licence du glyphosate a rassemblé quatorze pays lors du vote de ce jeudi. En face, ils étaient huit, dont la France et l’Italie, à s’y opposer ou à demander un renouvellement limité à trois ans. En fin de compte, le seul parti à avoir progressé est celui des abstentionnistes, ce qui laisse peu d’espoir de voir les Européens parvenir à un accord rapide.
D’une part, cela prouve qu’aucun des deux camps n’a réussi à convaincre puisque chacun perd deux votes par rapport à la dernière réunion. D’autre part, il faut pour l’emporter réunir une majorité imposante : 55% des pays qui doivent représenter 65% de la population. Une gageure si on considère qu’à la fois la Pologne et l’Allemagne se sont abstenues.
La Commission européenne espère toujours une décision d’ici l’échéance du 15 décembre et elle va réunir un comité d’appel soumis aux mêmes règles de vote. En cas d’absence d’accord, la main reviendrait à la Commission qui aurait alors le droit de décider seule. Une responsabilité qu’elle se refuse à assumer.
La perspective de se faire attaquer en justice par ceux qui menacent actuellement de le faire (à savoir à la fois par les agriculteurs et par Monsanto, l’inventeur de la substance), pourrait la pousser hors de ses retranchements et renouveler d’office la licence du glyphosate pour une période limitée.